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Photo : Dominique Dondaine
« Mais quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. »
Marcel Proust, Du côté de chez Swan
Il serait, personnellement, au moral comme au physique, son propre chef d’œuvre. Il travaillerait si dur sur lui-même, qu’il en serait méconnaissable. Il serait magnifique. Il serait conquérant. On l’aimerait à la folie, jusqu’au blasphème, jusqu’à mourir. On ne changerait pas ses idées là-dessus.
Je voudrais être une aire de jeux en friche, un lieu de fête simple, un abri orné de rivache pour les âmes ensanglantées qui ont besoin d’attendre au calme, en compagnie des coucous, que les vents trompeurs aient traversé la région sans remarquer leur présence. La vraie beauté s’obstine comme une deuxième chance.
Je préfère commencer par un matin à peine bousculé, où j’ai vingt-cinq ans, un taf, un appartement, un projet, je bloque sur un quai de métro, je viens de lourder ma femme, je repense à comment ça s’est passé : je comprends rien.
Pour Nolan, derrière les croyances qui nous font supporter le monde réel se tient, non pas notre désir d’y croire, mais un fait avéré, surprenant, secret, cruel. Une vérité qui, une fois (re)découverte, pénètre nos défenses comme le couteau de Talia trouve les interstices de l’armure de Batman.
Qu’est-ce qu’un écrivain, sinon ce rapt initial de nos pauvres mots, on ne reconnaît de nouveau rien, nul repère, nul procédé, nul pays que ce pays, rien que la justesse, la douleur hypallage, ce qu’on va s’empresser d’imiter par attachement.
En attendant que l’amour revienne ou que la souffrance passe, le rire est complice, le tourment perceptible, et si toute cette histoire était pure fiction, ce serait tout de même sacrément bien trouvé.
OSTINATO RIGORE
« La mélodie des choses lit-on dans un poème
De Rainer Maria Rilke est un vibrant système
De couleurs de rumeurs d’événements communs
C’est par-dessus que parlent les peurs de quelques-uns
La vie de quelques-uns leurs joies et leurs problèmes.
Le mal que je déteste au fond de moi je l’aime
Le bien que je veux faire est soumis aux barèmes
Subjectifs de l’instant supprimant le parfum
La mélodie des choses.
Ne pas être de trop étant le bien suprême
Quel que soit le contexte la situation extrême
Qu’il soit offert au toucher de chacun
La mélodie des choses. »
Eva Lee (L’Or des moments hirsutes, 2020)
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La culture générale se conquiert, peut se perdre, puis se reconquérir, notamment par la lecture. Sur Mon Bagage Culturel, j’interroge l’histoire, les sciences, et j’analyse les œuvres littéraires avec pour but de comprendre, retenir et transmettre. Ce blog s’adresse à ceux qui veulent nourrir une pensée critique, aussi loin des écrans que possible.